mardi 10 mars 2015

Lundi 9 mars 2015



Peste soit le beau temps qui nous a privés de leur présence ! Où sont les froidures de mars, les giboulées promises ? Car combien étaient-ils – dix, vingt, cent ? - à courir les sentiers, à prendre le soleil dans leur jardin quand nous les attendions à la médiathèque pour assister à la lecture de mon monologue "L’heure avant l’heure" par la comédienne Roberte Lamy ? Inutile de préciser que nous avons noté le nom des absents et que forcément, sanction oblige, on ne les invitera peut-être pas à la prochaine manifestation*. Surtout si le temps est exécrable… Heureusement, une trentaine de personnes – allergiques au soleil ou indifférentes au climat ? - étaient là et je pense qu’elles ont apprécié la prestation de Roberte, une lecture très habitée d’un texte écrit à son intention et qu’elle a créé sur scène avec la compagnie La Douce Amère il y a quelques années. De le reprendre aujourd’hui sans l’artifice d’une mise en scène, sans le support d’un jeu de lumière et d’une bande-son constituait une sorte de gageure que Roberte a relevée avec brio en nous offrant une autre lecture du texte, plus attentive à la musicalité des mots, aux inflexions de la voix et aux silences. L’auteur que je suis a apprécié, car être lu et bien lu est ressenti non seulement comme une marque de respect mais comme un geste fort d’amitié, presque d’amour.

 
Que dit ce monologue si ce n’est  le parcours d’une femme et comédienne que la vie et les hommes
ont un peu malmenée mais qui s’en est malgré tout bien tirée puisqu’au final elle a trouvé sa place sur la grande scène du monde ? Pas d’amertume, jamais, mais de l’humour et de l’amour ! En ce jour dédié aux Droits des Femmes, il nous semblait approprié de faire entendre ce texte souriant et optimiste – il en est tant d’autres qui disent la violence et l’oppression… 

 
    
* "On" vous invitera quand même...


 Pendant ce temps, ici et là dans le monde, on célébrait la Journée des droits des femmes. C’est ainsi que près de 10 000 femmes marocaines ont défilé dans les rues de Rabat pour réclamer plus de parité et dénoncer les propos sexistes de leur chef de gouvernement. Chapeau, Mesdames ! C’est ainsi que le 6 mars une vingtaine d’hommes afghans ont défilé dans les rues de Kaboul revêtus d’une burqa en vue d’afficher leur solidarité avec les femmes obligées de s’habiller ainsi pour satisfaire aux Talibans et à leur régime répressif. Chapeau, Messieurs ! C’est ainsi que le 21 février un groupe d’hommes a manifesté en jupe dans les rues d’Istanbul pour dénoncer les violences faites aux femmes. Chapeau, Messieurs ! C’est ainsi qu’hier la municipalité de Brunoy en Essonne a organisé une journée de la femme avec au programme un atelier « Conseil beauté », une « danse des filles », un « défilé de mode et accessoires », le tout heureusement relevé par un atelier d’écriture où les femmes ont pu témoigner… Mais témoigner de quoi ? De leur condition de femmes objets de tous les désirs, obligées de réussir leur maquillage, de se trémousser en rythme, de défiler en tenues affriolantes ? No comment ! Mesdames. 


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