mardi 29 décembre 2015

Paroles d'auteur : Joëlle Cuvilliez



Vendredi 9 octobre


Paroles d’auteur : Joëlle Cuvilliez


              
Pour cette troisième et dernière rencontre littéraire de la saison, nous avons accueilli l’écrivain Joëlle Cuvilliez avec qui nous avons pu échanger sur son genre de prédilection : la nouvelle. Pour en avoir discuté avec les membres du comité de lecture Les Mille-Feuilles où les deux recueils de Joëlle Cuvilliez – La Saint-Valentin et Les vapeurs d’Antoinette Déralète - ont été présentés, je savais combien chacun avait apprécié son talent pour planter un décor, exposer une situation ou brosser le portrait d’un personnage en quelques lignes. A ces propos, l’auteur a pu nous dire plus en détail comment elle procédait pour écrire une nouvelle, quel en était le déclencheur – souvent une simple observation tirée du quotidien ou notée lors d’un voyage – et l’importance qu’elle attachait à la chute (des plus inattendues pour ce qui est des deux premiers textes de la Saint-Valentin). Si les thèmes abordés traitent souvent avec humour de l’interaction entre les sphères publiques et privés de ses personnages, il en est aussi qui sont graves et chargés d’émotion, voire témoignent d’un engagement politique réel de l’auteur. Ainsi la nouvelle Selma et Dalila qui traite de la situation des femmes arabes (question que connaît bien l’auteur qui a séjourné longtemps en
Tunisie) ou cette autre titrée Les oubliés de la mémoire qui aborde la question des homosexuels déportés lors de la dernière guerre. C’est justement ce dernier texte que Joëlle Cuvilliez a choisi de nous lire en intégralité. 







"Les oubliés de la mémoire" de Joëlle Cuvilliez from Médiathèque de Vert-le-Grand on Vimeo.

Enfin, à la question d’une des questions du public sur sa prédilection pour la nouvelle plutôt que pour un autre genre, l’auteur a précisé qu’elle avait écrit un roman (La colère de la montagne au petit matin) mais que son choix tenait d’abord au manque de temps. En effet, si l’écriture d’une nouvelle peut s’envisager en quelques heures, il en va tout autrement d’un roman qui exige autrement de temps et de disponibilité d’esprit. Peut-être un projet de retraite ? Nous le lui avons suggéré, conscients toutefois que l’idée avait déjà fait un bon bout de chemin dans la tête de l’intéressée. Rendez-vous donc dans… quelques années (on ne dit pas l’âge d’une dame !).



"La colère de la montagne au petit matin" de Joëlle Cuvilliez from Médiathèque de Vert-le-Grand on Vimeo.






Les livres de Joëlle Cuvilliez sont publiés aux Editions Rhubarbe dont le fondateur et directeur, Alain Kewes, sera présent à la médiathèque le 17 janvier 2016 pour la clôture de ma résidence.

vendredi 20 novembre 2015

Lectures le dimanche 13 décembre

La lecture initialement prévue le dimanche 15 novembre et annulée pour les raisons que vous savez
a été reportée au dimanche 13 décembre, 17h.

Réservation obligatoire (plan vigipirate) au 01 64 56 90 93 et renseignements ici.






"Vers la mer"

Vient de paraître "Vers la mer : chant d'amour et d'adieu" de Jacques-François Piquet, aux Editions Rhubarbe.
http://www.editions-rhubarbe.com/news.htm

Superbe critique de Marilyse Leroux dans la revue Texture, à lire ici !
L'auteur dédicacera "Vers la mer" et la nouvelle édition de "Que fait-on du monde ?" dimanche 13 décembre, après la lecture à la Médiathèque.

samedi 14 novembre 2015

Ecritures découvertes

Samedi 7 novembre : 4e séance. Faire entendre la voix intérieure d'un personnage.



Voir la proposition et les textes ici.

La France en Etat d'urgence: bibliothèques fermées, manifestations annulées

Désolé de vous apprendre que la lecture programmée demain, le 15 novembre, à la médiathèque de Vert-le-Grand vient d'être annulée sur ordre de la préfecture. Une autre date nous sera proposée, je vous tiens au courant.
Merci pour votre soutien,
Jacques-François


mardi 27 octobre 2015

Ecritures découvertes

Samedi 10 octobre : 3e séance. Écrire une lettre qui commence par ces mots de Roland Barthes : Je n'ai rien à te dire mais ce rien, c'est à toi que je le dis.



Voir la proposition et les textes ici.

mardi 6 octobre 2015

Ecritures découvertes

Samedi 3 octobre : 2e séance. Écrire un texte dont le personnage est désigné par la deuxième personne du pluriel.


Voir la proposition et les textes ici.

mercredi 30 septembre 2015

Lecture de "Vers la mer"

Le30 mai dernier, dans le cadre des "Lectures au château, textes en chantier",Jacques-François Piquet nous avait conviés à la lecture de son prochain texte à paraître "Vers la mer, chant d'amour et d'adieu". Le texte était magnifiquement lu par le comédien Nicolas Piot.

Vous pouvez en écouter quelques extraits sur le site de l'auteur.

Nicolas Piot

Ecritures découvertes

Après deux modules d’ateliers à thèmes, j’ai proposé à la médiathèque cinq séances d’ « écriture découverte » qui permettront à certains d’aller plus loin dans l’exploration des genres littéraires, à d’autres de se familiariser avec une pratique d’écriture en atelier.

Samedi 26 octobre 2015, première séance : écrire d’après image.




Voir la proposition et les textes ici.

vendredi 17 juillet 2015

Causerie n°3 : Le récit de vie



Après « Le journal intime » et « Ecrire le monde », cette troisième causerie revient sur ce que certains nomment « Les écritures du moi ». Le récit de vie se distingue de la biographie en ce sens qu’il ne prétend pas à l’exhaustivité et s’applique davantage aux « gens ordinaires » qu’aux personnes ou personnages dont la vie pourrait présenter un intérêt public. Cela dit, le récit de vie lui-même se décline selon deux axes qui sont d’une part le récit de vie commandé dans le cadre d’une étude sociologique, économique ou autre (on parle alors de « récit de vie orienté) ; d’autre part le récit de vie commandé par le sujet lui-même ou parfois par ses proches. Le premier vise à étayer une recherche en amenant une diversité de sujets à raconter un ou plusieurs épisodes de leur vie dans un contexte historique ou géographique précis ; le second est plus complexe tant dans ses motivations – quelles raisons peuvent en effet inciter une personne à raconter sa vie à une autre personne et à rémunérer cette dernière pour qu’elle la consigne par écrit ? – que dans ses enjeux (dévoilement de soi, peur d’être jugé, peur de ce qu’on risque de découvrir sur soi-même…). Il va de soi que c’est cette deuxième approche du récit de vie qui m’intéresse et dont j’ai parlé à l’occasion de cette troisième et dernière causerie de la saison.

Raconter sa vie, dit la psychologue Eliane Christen-Gueissaz, c’est la reconstruire, dans le présent et dans la relation avec un interlocuteur : c’est tisser des liens entre les événements vécus, discontinus, pour en faire une histoire qui a un sens pour l’autre et pour soi.

Ce à quoi Pierre Bourdieu réplique dans un texte intitulé L’illusion biographique : Parler d’histoire de vie, c’est présupposer au moins, et ce n’est pas rien, que la vie est une histoire et que, comme dans le titre de Maupassant Une vie, une vie est inséparablement l’ensemble des événements d’une existence individuelle conçue comme une histoire et le récit de cette histoire.

Comme on le voit l’exercice n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît… Je sais gré aux présents, de par les questions posées et points soulevés, d’avoir contribué à ce que cette causerie reste accessible à tous.

Dernier point : s’il est manifeste que l’une des motivations premières du récit vie reste le souci de transmettre – un savoir-faire, un vécu, un mode d’existence, un secret, etc. – il ne faut pas croire que seules les personnes âgées entreprennent la démarche de se raconter. De plus en plus l’écriture d’un récit de vie est sollicitée par ou auprès de personnes de tous âges, en difficultés ou ayant besoin de faire le point, d’y voir plus clair, de mieux se comprendre, de prendre conscience qu’elles existent en tant que telles.
Il appartient souvent aux écrivains publics de recueillir le témoignage des sujets concernés mais surtout de le mettre en forme et cela nécessite un savoir-faire et du talent. Tout en respectant la parole du sujet et ce qu’on nomme le « grain » de sa voix  - c’est-à-dire sa manière de s’exprimer avec entre autres ses tics langagiers et ses hésitations – il faut également s’attacher à valoriser le récit (par la forme, mais aussi par le soin apporté à sa présentation) afin qu’un lecteur – fût-il unique – s’y intéresse, faute de quoi l’objectif premier de l’exercice qui est la transmission ne serait pas atteint. A une époque où l’on bavarde beaucoup sans vraiment se parler, où le temps manque souvent pour se dire en profondeur, où nos anciens sont fréquemment relégués dans des maisons d’accueil loin de chez eux et de leurs familles, nul doute que l’écrit a un rôle à jouer et que le récit de vie peut soulager les cœurs et donner sens à l’existence en plus d’apporter parfois réponses et éclaircissements à ses destinataires. 

*

Pendant ce temps, loin de Vert-le-Grand et de nos aimables causeries, le pays des Dieux et des plus beaux récits jamais écrits accuse les humiliations que lui causent des mortels cupides et sans grandes perspectives.  

vendredi 26 juin 2015

Lectures au château : textes en chantier de Jacques-François Piquet

Samedi 30 mai dernier, Jacques-François Piquet nous avait convié à la lecture de deux de ses textes non encore publiés. 
Le premier, "Vers la mer, chant d'amour et d'adieu", est un long poème en prose, déjà très abouti. Le comédien Nicolas Piot en a fait une lecture lyrique qui s'accordait bien avec la sensualité du propos et l'écriture toute en émotion retenue et très maîtrisée.La beauté du texte a subjugué l'auditoire.
Le deuxième texte était un extrait d'une pièce de théâtre, "Tombé du ciel", lu par l'auteur lui-même. Et là,  Jacques-François Piquet s'est livré à un exercice particulièrement périlleux, puisqu'il soumettait à notre critique un texte réellement en chantier. Exercice dangereux sans doute pour l'écrivain, mais passionnant pour le lecteur à qui on entrouvrait les coulisses d'une oeuvre à devenir.

Ce fut un bel après-midi littéraire : merci à Jacques-François d'avoir accepté de s'exposer ainsi aux regards des lecteurs.
Et ce fut un bel après-midi grandvertois car les lectures ont résonné juste, sous les lambris de l'ancienne bibliothèque du Château de La Saussaye : merci à Jean-Claude Quintard, maire de Vert-le-Grand, et à Nicole Sergent, élue à la Culture, de nous avoir ouvert exceptionnellement le Château.

Voir aussi l'article de l'auteur : "Présenter une oeuvre en chantier" .