écrire le monde




Atelier d’écriture du 11 avril 2015


           
 
Cette séance d’atelier de trois heures s’inscrit dans le prolongement de la causerie éponyme du dimanche 22 mars (voir ici) et s’en veut en quelque sorte une mise en pratique. Aussi, pour la première partie de cette séance, j’invite chacun à lire deux ou trois des instantanés notés pendant la semaine comme demandé au préalable. Cette écriture de notation se doit d’être brève, sans recherche d’un quelconque artifice genre « chute » ou autre, juste la transcription de ce que le regard a perçu en prenant soin à chaque fois de noter le jour et le lieu où cela s’est produit.

            Afin de préparer à l’exercice suivant, j’invite ensuite chacun à reprendre un de ses instantanés en se projetant à la première personne dans l’un des protagonistes de la scène, voire en donnant à entendre les pensées de celui-ci sous la forme d’un monologue intérieur.

            Puis, après lecture du début du fragment titré Madrid dans mon recueil intitulé Que fait-on du monde ?, j’invite chacun à écrire une page du journal qu’il a tenu lors de sa croisière en Méditerranée. A travers cette page de journal on doit pouvoir se faire une idée de son auteur, de son état d’esprit, de son appréciation du voyage à ce jour et peut-être des raisons qui l’ont amené à entreprendre cette croisière. Cette page serait tout à fait anodine si on ne précisait sa date de rédaction Mercredi 18 mars 2015, le nom du paquebot sur laquelle s’effectuait la croisière MSC Splendida, enfin le lieu de l’escale Tunis, port de la Goulette, et surtout si elle ne mentionnait pas une visite du Musée national du Bardo prévue en fin de matinée…

            Pour terminer sur une note plus légère (mais difficile d’être léger quand on entreprend d’écrire le monde), je propose à chacun de composer un quatrain rimé à partir de l’actualité du jour, ainsi que le fait quotidiennement  l’auteur Elisabeth Chamontin depuis de nombreuses années (voir son blog). A titre d’exemple, celui d’aujourd’hui :

Obama et Castro se sont serré la pince
Un flic est tué en Aveyron, de profundis
Aubry a rallié la motion Cambadélis
Trente-six Rafale vendus aux Indiens, mince ! 


Instantanés 

Dimanche de Pâques, midi.
 Altitude 1300m. Une vallée embrumée, cotonneuse et sous la pluie.
 Nangy Les Cluses fin de l’office pascal, les cloches s’emballent, dans une bourrasque   soudaine le cerisier est secoué et le vent emporte dans un tourbillon des milliers de pétales vers les sommets. Dans ce même instant, il se met à neiger de minuscules flocons se mêlant imperceptiblement aux pétales du cerisier. Tornade féérique de pierres  précieuses et de pétales.

Mardi dernier train, bar de la gare.
Collée au comptoir la vieille sirote le ballon de rouge. Du fond de la salle :
Embrasse moi, supplie-t-il.
Non, pas ici, pas maintenant. ça m’emmerde. T’en as ?
Tensions et nervosités extrêmes.
Dépits noyés dans les bières.
La vieille désabusée, vide cul-sec, claque deux pièces sur le zinc en ajoutant «  on dit que le café est convivial, allez salut, à demain ».
Michelle L.

Musée des Arts décoratifs
De jeunes étudiants assis par terre dessinent des chaises.

En entrant dans cette salle consacrée à la décoration des années 60-70, je suis surprise par ce podium ou devrais-je plutôt dire cette pyramide de chaises et de fauteuils. Ils sont tous plus colorés les uns que les autres, tous plus déjantés les uns que les autres. Le professeur a dit "Vous en choisissez un et vous le dessinez sous tous les angles". Pas facile: Je choisis celui qui me plaît le plus ou celui qui mène semble le plus facile à dessiner? Je fais un premier tour de piste et me rends à l'évidence. Il ne reste pas beaucoup de place par terre. Tous mes camarades sont déjà installés. Je vais donc dessiner la chaise qui se trouve en face de cette place libre.

A Juvisy-sur-Orge
Les hommes qui travaillent sur les voies s'appellent Valentin. C'est écrit sur leur gilet.
Bernadette B.

Banyuls-sur-Mer le 6 avril 2015, 14 :15 au  Monument aux Morts d’Aristide Maillol surplombant la mer, près du port de plaisance, ciel bleu, pas de vent, soleil chaud
Une femme et un homme  bronzés gravissent les marches jusqu’au Monument aux morts. Un chat robe écaille de tortue dans leurs jambes les devance et arrive le premier au pied du monument à la meilleure place orientée plein soleil. Tous les 3 sont maintenant assis, le chat au centre mange une poignée de croquettes sortie du sac à main de Madame.
«  Aujourd’hui, il nous attendait à l’entrée du port, notre vagabond, et pas au pied du monument, comme tous les jours », dit l’homme.
Aussitôt rassasié, le chat les quitte sans se retourner, chasser.
L’homme casqué au centre du triptyque du monument ne l’a effrayé à aucun moment.

 Banyuls-sur-Mer le 6 avril 2015, 16 :30 Front de mer en face la pharmacie de la plage , ciel bleu, soleil agréable
Sous une affiche « faites un don à l’association Lino Ventura Perce-Neige » 3 personnes font halte. Un couple très âgé que l’ont soupçonne lié par un lien de parenté à l’homme debout, la cinquantaine qui les accompagne. Le vieux monsieur a mis le frein à son déambulateur et s’est assis sur le parapet. Il porte un pantalon de velours côtelé hors-saison. La vieille dame, fluette, l’a rejoint à petits pas hésitants s’appuyant sur sa canne. Elle porte plusieurs pulls que ne cache pas sa parka. « On se revoit bientôt » dit le plus jeune avant de repartir vite de son côté, après une brève accolade.

Banyuls-sur-Mer le 6 avril 2015, 20 :30 Restaurant La Littorine, face à la plage des Elmes
A notre table face à la mer, le repas est commandé. Arrive le vin  Rock N’ Rolle’ IGP Côtes Catalanes 1ère récolte de cépage Vermentino recommandé par notre serveur. La première gorgée est prometteuse. Arrive aussitôt une verrine mise en bouche pour chacun de nous deux. La description énoncée par la serveuse est incompréhensible même après l’avoir fait répéter. Nous testons et tombons d’accord pour un velouté de champignons.
Le second serveur  à qui nous réitérons notre demande, nous confirme effectivement , dans un sabir local, que le petit pois est le composant principal de la verrine. Après échange de regards complices, nous promettons de revenir à une autre saison. Mise en bouche savoureuse.

Le vin Rock N’Rolle IGP Côtes catalanes 1ère récolte Vermentino vient de leur être apporté et déjà goûté. J’entre en scène maintenant. Les 2 verrines sur le plateau je me dirige vers leur table. Je les pose dans leur assiette et leur décris la composition. Lui me regarde avec des yeux interrogateurs, elle m’ignore. Elle lit le menu semble y chercher quelque chose. Ils me font répéter. J’éclaircis ma voix, redit plus lentement, sourire aux lèvres : velouté de petits pois, piment d’espelette, chip aigre-doux sur mousse d’asperge. Je tourne vite les talons. J’ai bizarrement l’impression qu’ils s’interrogent encore sur la composition de la verrine. Je me retourne discrètement vers eux. Ah ces parisiens !

Un même lieu , le même jour à différents instants : Plage des Elmes Banyuls-sur-mer
La plage : une crique de 200 mètres de large, sable et galets mélangés, ciel bleu, vent léger, une bande de petits bois flotté en bord de plage, pas de déchets, forts arômes d’iode et d’algue dans l’air.
9:30  2 hommes, kimono blanc, manient le bâton. Un cours d’art martial, gestes harmonieux, le bâton toujours dirigé vers l’eau, l’adversaire. Les gestes sont lents, la respiration maitrisée. Derrière eux dans l’eau 2 têtes se soulèvent dans les vaguelettes, 2 nageurs en combinaison sombre, batifolent.
9 :45  Mon regard s’arrête sur une vague et voudrait la suivre, elle se mêle aux autres, devient sillon. Je suis à sa recherche, plusieurs fois, la perd.  Elle accoste, se fond dans le sable, fait la trace pour la suivante. Est-ce vraiment celle-ci ?
11 :30 2 couples bronzent au pied du grand mur parapet, en bout de plage au-dessus la route. L’eau froide clapote à mes pieds. Pas de bateau. Le radeau des baigneurs, à 100 m de la plage en été, a disparu. Aucune embarcation sur le sable. Les corps des couples se sont rapprochés.
12 :00 retour sur terre. Chaque platane bordant la plage est taillé en une ronde de danseurs de sardane. Les branches élaguées à un départ de tige sont les bras en l’air de  5 à 7 danseurs par arbre. On imagine les espadrilles à leurs pieds.
17 :30 choix du galet souvenir, plat, lourd, commun, unique que l’on rapportera à Mennecy, sur lequel resteront gravés ces instants.
18 :00 les mouettes se rassemblent pour le bain communautaire. Un chien noir traverse en courant la plage et les disperse un instant sans un bruit.
19 :00 un pêcheur accompagné de sa petite famille choisit sa place. Le chien le rejoint.
21 :00 derrière la véranda du restaurant la Littorine, la mer a mangé le soleil.
23 :00 La mer est maintenant noire, la vague blanchâtre sur sa crête, la lueur du phare du cap Béar éclaire le 2ème plan toutes les 20 secondes. Seul le roulis rythme le silence. Les étoiles se sont faites discrètes.
Guy V.

Une journée de printemps à Paris
Il fait très chaud, le ciel est tout bleu quand on débouche du métro à 14h Là, surprise, nulle âme qui vive sur le Pont St-Michel, pas un seul véhicule. Au loin, vers le quartier Latin, une masse compacte et bruyante, de l'autre côté vers le Palais de Justice, un mur de boucliers, et nous deux tous seuls au milieu. C'était le 26 mai 1968 dans la capitale.

13/04/75 : dans un bâtiment du CEN SACLAY
André Bergeron, alors patron de Force Ouvrière, sort d'une réunion importante syndicat/patron. Il m'aborde dans le couloir et d'une voix angoissée : "Pardon camarade, où sont les toilettes ?"

08/07/94 : un gîte dans le Beaufortin
Ecouteurs aux oreilles, je capte les dernières nouvelles sur un petit poste. Un randonneur entre dans le gîte.
Lui : "Quoi de neuf ?"
Moi, jouant au malin : "De Gaulle est à Baden Baden"
Lui, du tac au tac : "Oh, vous avez un vieux poste !"

Même jour, un peu plus tard
Dans l'alpage autour du gîte les vaches Tarentaise sont éparpillées de chaque côté du col. Un camion arrive de la vallée et s'arrête au bord de la route. Les vaches, au bruit du moteur, se sont déjà mises en fil indienne et sans manifester le moindre signe d'impatience, attendant l'une après l'autre, selon un ordre surement immuable, le passage à la traite.

20/11/98
Je passe une commande par téléphone à la Redoute. Musique d'attente : Les quatre saisons de Vivaldi.
Moi : "C'est le Printemps".
Elle : "Non monsieur, ici c'est la Redoute".

15/04/00 : un ruisseau bordé de saules
Immobile, je pêche à la ligne Un éclair multicolore se pose sur le bout de la canne Deux secondes de ravissement et "frou" le martin-pêcheur s'envole.

12/09/06 : le long des étangs
Une femme se promène avec sa fille d'une douzaine d'années et un caniche hargneux. Ce dernier est tellement insupportable que sa maîtresse, à bout de nerfs, le portable d'une main, prend son chien dans l'autre bras et fait mine de le précipiter dans l'eau Mais elle trébuche et femme, bête... et portable tombent dans l'étang. La fille, sur la berge, trépigne et hurle : "Putain, mon portable !!".

06/04/15
4 fils électriques. 3 tourterelles posées comme sur une portée musicale.
DO - DO - FA
Jean-Louis R.

 
Page de journal 


Mercredi 18 mars 2015
10:00 - accosté depuis quelques minutes à Tunis, une journée totale à moi après les quatre escales précédentes où je n’ai pu descendre.
Enfin le service va se passer de moi : sommelier, je fais partie de ces « pièces » indéverrouillables des cuisines et du service.
1ère idée, j’ai pensé garder la chambre «  la cabine » plutôt, profité de ce que je ne fais jamais : le spa, la piscine, le farniente, dormir, végéter et puis, finalement, levé avec le soleil comme d’habitude, je cède à l’action ; je vais à terre visiter ce que je n’ai pas vu depuis déjà dix croisières.
Fin prêt, costume de lin frais, Repetto blanches aux pieds, je me lâche sur le quai à 10 :00.
Carnet molesquine, carte american-express, top départ.
Arrêt inéluctable dans un rade au fond d’une ruelle, & café en terrasse, mi-ombre, assis sur une chaise en formica.
Là, peu de touristes, et peu de nos passagers. c’est aussi ce que je cherchais, m’éloigner, les oublier, m’oublier aussi.
On me dévisage, je suis épié. C’est vrai, habillé comme ça, j’aurai dû y penser, je ressemble à un officier de marine sans uniforme, en goguette, perdu dans un temps colonial oublié : pas si oublié que ça tout de même, à observer les regards qui m’épient.
Mes yeux croisent des formes, des silhouettes en djellabas, voilées ou non, c’est une foule de drapés plutôt que des personnes. Les bruissements de cette foule me font me lever, je pose mes pièces sur la sellette qui sert de table et salue le patron d’un hochement de tête.
Je décide d’aller voir les antiquités romaines au musée, je n’y connais rien mais après avoir entendu des passagers échanger, l’envie me tente de voir ce qu’ils ont découvert aux escales précédentes.
Je sais où est le musée, j’y serai sur l’heure chaude de midi. Je marche aérien et pourtant la tête lourde : mon corps est comme séparé de mon esprit. Je ne m’explique pas mon ressenti.
Des scooters montés par des hommes barbus sillonnent les rues, la foule traverse en désordre, des enfants crient et courent ; mais écartons les clichés croisés dans tous les ports de la planète. Le regard occidental est le même partout.
Là, en arrivant près du musée, en bas des marches, je me sens différent de ces habitants de cette ville ; petit parisien né dans le XIIème arrondissement, né dans un bistrot de l’ancienne halle aux vins. Baigné dans le tonneau jusqu’au bout. La science du vin héritée de mes ancêtres que je fais partager en plus de mes connaissances actuelles aux passagers des croisières.
Mais ici, le vin me paraît si loin, alors que c’est aussi l’héritage du monde romain et grec en somme, héritage commun.
J’hésite à monter les marches et entrer au musée, je respire, je me retourne vers la mer, et finalement je tourne le dos aux portes du musée, je n’irais pas, non pas cette fois-ci.
Des vendeurs à la sauvette sénégalais m’accrochent, veulent me vendre des montres, des gris-gris ou je ne sais quoi encore, les mêmes qu’à Barbès…
Midi dix, une agitation de l’intérieur du musée transpire et me fait frissonner…
 Michelle L.


Mercredi 18 mars 2015
Tunis la Goulette
D'après le prospectus, on en est à la moitié du voyage. Je prends mon mal en patience. Barcelone, Marseille... et basta on n'en parle plus.
Quelle idée, non mais quelle idée j'ai eu d'accepter qu'on fête nos 50 ans de mariage! Ah ça, elle a su me convaincre la Simone. Allez, ça se fait! C'est l'occasion d'inviter tout le monde. Elle ne voulait pas refaire tout le tintouin comme ils font certains: mairie et tout et tout. Non elle n'a parlé que d'une bonne bouffe. Par les sentiments, elle m'a eu. Ils sont tous venus, c'était super et ils n'avaient pas les mains vides. Après 50 ans de mariage, vous avez tout, alors on a pensé à une croisière. Ils s'étaient cotisé . Raymond et Jeannette avaient tout réservé. On n'avait plus qu'à faire les valises et partir. Raymond m'avait expliqué qu'ils avaient choisi le mois de mars parce qu'au jardin il n'y a rien à faire. Ça se voit qu'il n'a jamais jardine celui là. Y a toujours à faire au jardin.
Ah nom de dieu, c'est le printemps-là, ça doit pas arrêter de pousser en ce moment. Je vais être envahi.
Je crois qu'il faut que je bouge, la Simone a mis son chapeau.
Ah c'est vrai! C'est écrit dans le prospectus: dans une heure nous allons visiter le musée du Bardo.  
 Bernadette B. 


Journal de croisière : ( la serveuse du restaurant la Littorine) 
4ème jour, mercredi 18-03-2015
J’ai juste le temps d’écrire quelques mots avant de retourner au travail. C’est chouette ce job, mais stressant, toujours avoir le sourire, faire l’animatrice. Ce matin, à 6 :30, j’ai assuré la 1ère session du réveil musculaire. Hier après avoir quitté Palerme, il nous a fallu donner du rythme à la soirée costumée.
Heureusement que j’ai quelques moments dans la journée pour me livrer à des activités extra professionnelles bien plus rémunératrices. Depuis que j’ai laissé mon travail de serveuse au restaurant La Littorine à Banyuls où je n’arrêtais pas de répéter la composition des ingrédients du menu à ces parisiens, je me sens libérée. A chaque étape je livre le paquet qui m’a été remis la veille. Je n’ai jamais fait la curieuse, jamais cherché à savoir ce que contenaient ces paquets ficelés avec soin. Je suis une bonne mule. A la fin du voyage peut-être je me déciderai à en ouvrir un, avant de disparaître dans la nature. Là n’est pas encore la question aujourd’hui. Nous allons accoster et je ne connais pas Tunis. Une visite rapide. Un repérage dans les quartiers à touristes. Il y a certainement des opportunités futures à trouver. Un friqué pour me payer du bon temps au printemps. Une mission personnalisée d’Escort dans un grand hôtel. A voir.
J’ai un 2ème journal de voyage normalisé que je renseigne à chaque étape. C’est ce dernier que je laisse visible. Des fois où une enquête poussée dévoilerait mon petit trafic. Je change de stylo et range ce journal dans le double fonds de ma valise.
Journal de voyage croisière Méditerranée, 4ème jour, 18-03-2015 :
Hier nous avons quitté Palerme. La dernière visite de la journée a été pour les catacombes. J’ai été impressionnée par les dépouilles des enfants, leurs petits costumes, leurs petits cranes. Tous ces tibias, péronés, humérus soigneusement rangés. C’est une image forte que je conserverai.
Heureusement que le calme paisible de la cathédrale du XII, m’a rassérénée. Je me suis concentrée sur Sainte Rosalie. Des reliques encore visibles trônaient dans une armoire vitrée et protégée. Ah que je voudrais être une sainte comme elle, alors que …..
Et ces Palermitains, comme ils sont beaux. Une beauté arrogante. Entreprenants. Ah si j’avais laissé aller plus loin ce jeune Flavio qui m’a suivie jusque dans la chapelle de Marie, à l’abri des regards. Je le regrette presque aujourd’hui. Je crois même que j’ai rêvé de lui cette nuit. Je dois confondre avec Mario le génois avec qui j’avais pris un café quelques jours plus tôt sous la tonnelle.
Je dois m’arrêter. Le signal rouge s’affiche. Nous accosterons à Tunis dans quelques minutes. Je pose mon journal sur la table. Dans une heure, nous allons visiter le musée national du Bardo.
Guy V.

Mercredi 18 mars 2015. Cabine 202, 10h30 : rendez-vous au pseudo Samarcande
Dernière escale avant l'arrivée à Barcelone. La croisière de rêve se termine. Ce soir, encore, nous allons nous poser le "cruel dilemme", à savoir : "Où allons-nous dîner ?", car le choix est toujours aussi cornélien entre les cinq restaurants gastronomiques et le buffet pantagruélique.
Ces journées ont défilé trop vite à mon goût, les dix-sept niveaux du paquebot n'ont pas livré tout leur mystère avec les huit salles de spectacle, le casino, les galeries d'art, les salons de coiffure, la piscine en plein air, la piscine privée pour V.I.P., le bar givré, le mini terrain de foot et de basket. Le seul incident désagréable est arrivé lors de la visite de Palerme, où debout dans un bus bondé, je me suis fait dérober, sans rien sentir, une enveloppe contenant une important somme d'argent.
Comme à chaque entrée dans le port, nous avons assisté à l'arrivée du remorqueur qui, avec le pilote qui monte à bord, va diriger le monstre Spendida à quai.
Nous trouvons en sortant de notre luxueuse cabine, sur le côté de la porte comme à chaque fois, le programme de la journée et nous apprenons qu'après la visite du Pardo prévue à 11h, nous irons déjeuner dans un restaurant typique tunisien. J'en salive d'avance.
Jean-Louis R.
 

Quatrain d'actualités

Cambadélis rêve de rassemblement
Marine attaque son père en pleine poire
Les collants Dim sont dans le tiroir
et les Rafales enfin dans le vent 
  Bernadette B.


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